L’étude « Ethique et accompagnement des personnes âgées dans le secteur de l’emploi à domicile » analyse les principes éthiques sur lesquels se fondent les relations d’emploi directes entre les particuliers employeurs âgés et leurs salariés, et identifie les conflits éthiques rencontrés par les assistants de vie dans l’exercice de leur métier.
Le secteur de l’emploi à domicile s’est construit sur des principes profondément éthiques : celui de choisir ses intervenants quand vient la dépendance et d’être choisis en retour ; celui de considérer la personne vulnérable d’abord et avant tout comme une personne capable de décider pour elle-même et d’orchestrer ses réponses d’aides.
L’étude « Ethique et accompagnement des personnes âgées dans le secteur de l’emploi à domicile » analyse la démarche éthique du secteur mais également les dilemmes qui le traversent et ponctuent les expériences de chacun : personne âgée, assistant de vie, proche aidant.
En effet, l’activité d’accompagnement et de soutien au domicile des personnes âgées peut se heurter, pour les assistants de vie, à des conflits éthiques, à savoir une dissonance entre des valeurs jugées bénéfiques pour la personne fragile, et dont on souhaiterait qu’elles guident l’accompagnement, et la réalité des pratiques professionnelles des assistants de vie. De plus, les volontés des personnes âgées et des proches aidants, le cas échéant, peuvent s’opposer et rendre inconfortable la situation de l’assistant de vie. Dans ce cas, à quelle demande l’assistant de vie doit-il répondre ?
Au domicile, les assistants de vie sont amenés à traduire les besoins des personnes accompagnées et à les requalifier en permanence pour réaliser leur activité d’accompagnement et de soutien à domicile. Ils mettent ainsi en œuvre une « sagesse pratique », une intelligence des situations qui leur permettent de s’adapter. Par cette mise en cohérence des valeurs du « bon soin » avec leurs pratiques professionnelles, ils réalisent, sans le nommer comme tel, un accompagnement éthique. Ces opérations quotidiennes effectuées par les salariés marquent la complexité de leur activité. Non verbalisées, non conscientisées, ces multiples compétences du prendre soin sont souvent invisibilisées. C’est la raison pour laquelle la professionnalisation œuvre pour ériger ces habiletés sociales en compétences professionnelles et leur conférer toute la reconnaissance sociale qu’elles méritent.