75 ans d’histoire
Aux origines
Apparition des « domestiques »
Au milieu du XVIIe siècle, le terme « domestique » prend son sens moderne pour qualifier les individus travaillant pour un maître ou une maîtresse de maison. Ceux-ci emploient amicalement les termes « mon bon » et « ma bonne » au XVIIIe siècle, puis « bonne à tout faire » au XIXe siècle. Le terme « gens de maison » apparaît en 1848.
En 1896, la France compte 902 000 domestiques. Dans les années qui suivent, apparaissent les premiers syndicats d’employés et d’employeurs qui se mobilisent pour la transformation et la reconnaissance sociale du métier.
Estampe. « La nouvelle domestique » Anders Zorn, 1909.
1936
La Jeunesse ouvrière chrétienne féminine (JOCF) lance une enquête “Demain, y aura-t-il des bonnes ?”
La crise économique de 1929 ayant poussé de nombreuses ouvrières à se reconvertir en employées de maison, la JOCF recueille des témoignages sur les conditions de vie et de travail des bonnes. Les résultats de l’enquête pointent des disparités de salaires et d’horaires importantes, ainsi qu’une absence de formation professionnelle et de protection sociale.
1937
Création de la première association des maîtres et maîtresses de maison à Lyon
Cette première association, dont le but est de « sauvegarder les intérêts de la vie familiale et améliorer les conditions de vie du personnel domestique », est créée par une employeuse de personnel de maison, Marguerite Mestrallet (1902-1979).
1938
Création de l’Union familiale des maîtres et maîtresses de maison (UFMMM)
Créée par l’Union féminine civique et sociale, l’UFMMM est d’abord créée à Paris, puis dans d’autres villes de France. Les premiers groupements d’employeurs proposent des conseils juridiques et des formations. Certains élaborent localement, avec les syndicats ouvriers chrétiens, les premières conventions collectives des employés de maison.
Tract de l’UFMMM.
1948
Création de la Fédération des employeurs de gens de maison
En 1948, plusieurs associations de maîtres et maîtresses de maison se rassemblent pour créer la Fédération des employeurs de gens de maison, qui va coordonner l’action des groupements d’employeurs et poursuivre le combat pour faire aboutir une convention collective nationale.
Auteur inconnu — Portrait de Joseph Zamanski dans Les Annales de la Jeunesse catholique, 16 mai 1906 (Gallica).
Bibliothèque nationale de France.
1951
Signature de la convention collective nationale des employés de maison bourgeoise
La Fédération et les syndicats de salariés (CFTC, CGT, CGT-FO) signent la convention collective nationale de travail des employés de maison bourgeoise. Toutefois, elle ne sera pas étendue au niveau national faute d’une représentativité suffisante de la Fédération.
Couverture de la Convention collective nationale de travail des employés de maison bourgeoise 1951.
1957
Les groupements d’employeurs sont autorisés à se constituer en syndicat
1958
Premiers jalons de la professionnalisation
L’Union des maîtres de maison de Lille signe avec le Centre d’études techniques de Roubaix une convention de coopération qui débouche sur l’ouverture d’un CAP Employée de collectivités option Employée de maison, véritable action de formation continue avant l’heure.
1961
Création de la MUTEM
Les travaux lancés en 1958 par la Fédération des employeurs de gens de maison pour créer un régime complémentaire de protection sociale aboutissent à la création, avec les syndicats CGT et CGT-FO, de la Mutuelle nationale de prévoyance sociale et de retraite des employés de maison.
Couverture de la brochure des statuts de la MUTEM, 1963.
1963
Apparition de l’acronyme FEPEM
À la demande du ministère de l’Éducation nationale, qui juge le terme « gens de maison » trop péjoratif, la Fédération change de nom et devient la Fédération des employeurs du personnel employé de maison, désignée par l’acronyme FEPEM.
1969
La Fepem met en place une commission formation professionnelle
Cherchant, dès sa création, à développer la formation professionnelle des employés de maison, la Fédération crée une commission dédiée qui travaille avec le ministère de l’Éducation nationale et les organisations syndicales à la mise en place de cursus adaptés.
1973
Création de l’IRCEM
La signature, le 12 mars 1970, d’une convention nationale de retraite complémentaire pour les employés de maison se concrétise par leur affiliation obligatoire à une caisse de retraite complémentaire, l’Institution de retraite complémentaire des employés de maison (IRCEM).
Couverture du livret « Institution de retraite complémentaire des employés de maison, statuts et règlement ».
1975
Signature de la convention collective nationale de travail des jardiniers et jardiniers-gardiens de propriétés privées
La convention collective des jardiniers et jardiniers-gardiens de propriétés privées (JJGPP), sur laquelle la Fepem travaille depuis plusieurs années, est signée le 25 septembre 1975. Elle est rendue obligatoire par un arrêté ministériel daté du 9 août 1976.
1977
Premier statut professionnel des assistantes maternelles
La loi du 17 mai 1977 relative aux assistantes maternelles est le point de départ de la professionnalisation du métier. Dans le même temps, l’IRCEM est désignée comme caisse compétente pour gérer les prestations de retraite complémentaire de ces salariées.
Plaquette de l’IRCEM éditée en 1992 à destination des assistantes maternelles / © IRCEM.
1980
Signature de la convention collective nationale du personnel employé de maison
Entre 1975 et 1980, la Fepem réalise un important travail de remise à plat des conventions collectives départementales pour élaborer la convention collective nationale du personnel employé de maison signée le 8 mai 1980 et étendue le 26 mai 1982.
1987
Les politiques publiques encouragent l’emploi direct
Prenant peu à peu conscience de la nécessité de valoriser l’emploi direct, les pouvoirs publics instaurent une exonération de charges patronales pour les particuliers employeurs handicapés ou âgés de 70 ans et plus. La même année est créée l’allocation de garde d’enfants à domicile.
1991
Réduction d’impôt pour l’emploi d’un salarié à domicile
Depuis de nombreuses années, la Fepem milite en faveur de la déductibilité fiscale pour les particuliers employeurs. Cette action aboutit avec la loi du 31 décembre 1991 qui accorde aux particuliers employeurs une réduction d’impôt de 50 %.
Militantes de la Fepem faisant campagne pour la déductibilité fiscale des particuliers employeurs, vers 1981-1982
1993
Création du chèque emploi service
Le chèque emploi service est d’abord mis en place à titre expérimental pour simplifier les démarches des particuliers qui emploient un salarié 8 heures par semaine au plus. Fort de son succès (plus de 181 000 adhésions en 1 an), le dispositif est pérennisé et généralisé en 1995.
1994
L’IRCEM devient un groupe de protection sociale
Le groupe IRCEM des emplois de la famille réunit les activités d’IRCEM Retraite et d’IRCEM Prévoyance séparées en 1993 pour se conformer à la loi Évin de 1991. En 2001, le groupe s’agrandit encore avec IRCEM Mutuelle.
1994
Création de l’Institut de l’emploi familial
Né à Alençon à l’initiative de Marie–Béatrice Levaux, il a pour objet de faire reconnaître les métiers de la famille et du domicile et d’accompagner leur professionnalisation. Il deviendra l’Institut Fepem de l’emploi familial (IFEF) en 1997.
1998
Premier titre professionnel et premiers certificats de qualification professionnelle
En 1995, la branche professionnelle Employé de maison conclut l’accord initiant une obligation de financement de la formation professionnelle par les employeurs. Les premiers stages sont sanctionnés à partir de 1998 par un titre homologué. La même année, la Commission paritaire nationale de l’emploi et de la formation professionnelle crée deux certificats de qualification professionnelle.
1999
Nouvelle convention collective nationale des salariés du particulier employeur
2004
Création de la Fédération nationale des particuliers employeurs
2004
Création de Fepem Mandataires
Fepem Mandataires a pour objectif de faire reconnaître ce modèle alternatif qui permet le maintien au domicile des personnes en perte d’autonomie et la conciliation entre vie privée et professionnelle. En 2013, elle devient Fédération Mandataires.
2004
Signature de la convention collective nationale des assistants maternels
2007
Création de l’Observatoire des particuliers employeurs
L’Observatoire des particuliers employeurs collecte et produit des données, des analyses et des études afin de mieux connaître le secteur et éclairer les orientations stratégiques de la Fepem. En 2011, il prend le nom d’Observatoire des emplois de la famille. Il devient en 2022 l’Observatoire de l’emploi à domicile.
Le premier numéro de la Lettre de l’Observatoire en 2008.
2008
Première définition du statut de particulier employeur dans la loi
La loi du 4 août 2008 définit le particulier employeur comme « un acteur économique et social à part entière qui participe à la croissance sans pour autant poursuivre de fin lucrative au moyen des travaux de son ou ses salariés ».
2009
Inscription au RNCP de trois titres professionnels visant les métiers du domicile
Les titres Assistant maternel/Garde d’enfants, Employé familial et Assistant de vie dépendance sont enregistrés au Répertoire national des certifications professionnelles.
2011
L’Institut Fepem de l’emploi familial (IFEF) devient IPERIA l’Institut
2012
Création de la Fédération européenne des emplois de la famille (EFFE)
La Fepem contribue à la création de l’EFFE qui œuvre pour la reconnaissance juridique et administrative européenne des services et emplois de la famille, le rassemblement des acteurs professionnels et experts de ce secteur en Europe et la professionnalisation des salariés du secteur des services et emplois de la famille au domicile.
Manifeste de l’EFFE, 2014.
2013
Signature d’un accord interbranche portant création du CNPDS
Le Conseil national paritaire du dialogue social est créé afin de structurer et coordonner le dialogue social des deux branches du particulier employeur et le dialogue social territorial. Il initie la mise en place des commissions paritaires territoriales interbranche propres au secteur.
2014
Accord sur la classification des emplois des salariés du particulier employeur
Signé le 21 mars 2014 par les partenaires sociaux, cet accord modernise l’ancienne grille de classification des salariés du particulier employeur et introduit de nouvelles activités afin de refléter davantage les besoins des particuliers employeurs.
2015
Déduction forfaitaire de 2 euros
La déduction forfaitaire de 0,75 euro par heure déclarée, votée en 2012, passe à 2 euros pour tous les particuliers employeurs concernés.
2016
Reconnaissance du statut de particulier employeur
Aboutissement de 12 années de dialogue entre la Fepem et les pouvoirs publics, la loi du 8 août 2016 modernise et consacre au sein du Code du travail un espace juridique propre au statut de particulier employeur.
2016
Signature d’une convention pour lutter contre le travail dissimulé
La Fepem et le Conseil national paritaire du dialogue social signent avec l’État une convention de lutte contre le travail dissimulé qui prévoit la mise en place d’actions de prévention, de formation, de sensibilisation et de vigilance.
2017
Mise en place du crédit d’impôt universel
Le crédit d’impôt est généralisé à l’ensemble des particuliers employeurs.
Janvier 2022
Entrée en vigueur de la convention collective nationale unique du secteur
Après plus d’un an de négociations, les partenaires sociaux de la branche des salariés du particulier employeur et de la branche des assistants maternels ont signé, le 26 mars 2021, la mise en place de la convention collective nationale unique du secteur des particuliers employeurs et de l’emploi à domicile. Cette convention collective est applicable depuis le 1er janvier 2022.
Janvier 2022
Lancement du dispositif national d’avance immédiate du crédit d’impôt
Après avoir été expérimenté dans les départements du Nord et à Paris, le dispositif de l’avance immédiate du crédit d’impôt est déployé progressivement au niveau national à partir de janvier 2022.
Mars 2022
Lancement à Marseille du Lab Migration pour l’emploi à domicile
L’objectif : donner aux salariés nés à l’étranger les moyens linguistiques, professionnels et culturels de leur réussite dans l’emploi. Ce parcours personnalisé repose sur un triptyque : compétence, langue française, citoyenneté.
Mai 2022
Signature d’un accord de mise en œuvre du dispositif de prévention et santé au travail
L’objectif est de garantir à tous les salariés des particuliers employeurs un accès facile au suivi individuel et à la prévention des risques professionnels. Le dispositif prévoit notamment la mise en place d’une contribution forfaitaire à la charge exclusive des particuliers employeurs et la création d’un service de prévention et de santé au travail national sectoriel.
Mai 2023
Lancement du Lab Migration pour l’emploi à domicile en Ile-de-France
Après avoir été expérimenté à Marseille, le Lab Migration pour l’emploi à domicile est lancé en IIe-de-France, région dans laquelle la branche de l’emploi à domicile compte près 650 000 particuliers employeurs et 250 000 salariés.